Van Hove

Dessins & Peintures

13 - 23 septembre 2023

Cette nouvelle exposition de Francine Van Hove, "Dessins & Peintures", s’articule autour de ses études préparatoires et de leur matérialisation en peinture. Depuis les années 1970, elle développe une œuvre intimiste, à l’écart des modes artistiques et toute entière consacrée au corps féminin.

 

Formée comme les peintres du XIXe nés avant l’invention de la photographie, Van Hove travaille d’après modèle vivant et "à la main", selon un procédé très classique : le dessin d’une première étude sur papier vélin après la transposition gestuelle de l’idée de départ, suivie d’une deuxième avec le même modèle ou un autre, voire d’une troisième si nécessaire, etc. ; puis un ajustement des figures sur des calques pour donner l’illusion de l’espace ; et la mise en scène préparatoire au fusain et à la craie blanche sur une grande feuille de papier kraft à partir de ses calques collés sur les murs de l’atelier - dans le cas d’une scène à plusieurs personnages, toutes les études sont agencées au mur pour la "répétition générale", sorte de séance de pose collective virtuelle avec les "objets-personnages" (thé, café, dessins, livres, lampes….) ; après cette mise au point poussée, un transfert sur la toile avec une reprise au pinceau en présence du modèle. Ces dessins constituent un vaste répertoire formel d’attitudes féminines, délicatement soulignées par une richesse d’effets de lumière, d’ombre et de volume, qui rappelle ses affinités avec les maîtres de la Renaissance. 


 

Sa peinture illusionniste, dénuée de narration, se confond avec le réel et s’en affranchit. La description extrêmement minutieuse des corps et des matières sert une mythologie personnelle, incarnée par ses modèles. Doublures de l’artiste mais aussi des personnages que Van Hove admire dans la statuaire égyptienne, grecque antique et les chefs-d’oeuvre de la peinture, ces jeunes femmes solennisent les petits gestes du quotidien pour conjurer l’angoisse. Elles transfigurent la réalité, volontairement réduite à l'intérieur clos de son atelier ou de son jardin, en un instant harmonieusement figé : une parenthèse de calme sans luxe ni volupté, à peine troublé par quelques natures mortes de fleurs, de menus plaisirs, d’objets sentimentaux ou d’anciennes éditions de romans qui contrebalancent cet équilibre fragile. Dans cet entre-deux en trompe-l’oeil, entre laisser-aller et sophistication, rêverie et demi-conscience, Van Hove donne forme et visage à la beauté allégorique, tout à la fois familière et insaisissable : "Plus j’essaie de cerner ou de capter la beauté, plus son mystère m’échappe. Mais cela ne m’étonne ni ne me désespère plus, car je me suis prise peu à peu de passion pour cette poursuite même. Si vaine puisse-t-elle parfois me paraître, elle est devenue ma vie". Sa fascination émerveillée pour la grâce innée des femmes révèle, selon la formule utilisée par l’écrivain belge Jacques De Decker, "un conservatoire des épiphanies". Cet éloge païen du corps, ce langage chorégraphique des gestes cristallise la quintessence et l’inchangé de la féminité.

 

Née en 1942, Francine Van Hove vit et travaille à Paris. Après avoir préparé dans les années 60 le professorat de Dessin et Arts Plastiques et avoir brièvement enseigné, elle décide de se consacrer uniquement à la peinture. Régulièrement exposée en Europe et en Amérique du Nord, son œuvre fait partie de nombreuses collections privées. 

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This new solo show of Francine Van Hove, "Drawings & Paintings", is centered on her preparatory studies and their materialization in painting. Since the 1970s, she has developed an intimate work that stands apart from art trends and is entirely devoted to the female body.

 

Trained like painters of the 19th century who were born before the invention of photography, Van Hove works from live model and "by hand", according to a very classic process: the drawing of a first study on vellum paper after the gestural transposition of the starting idea, followed by a second with the same model or another, or even a third if necessary, etc.; then an adjusting of the faces on tracing papers to give the illusion of space; and the preparatory staging in charcoal and white chalk on kraft paper from her tracings taped on the studio walls - in the case of a scene with several characters, all the studies are arranged on the wall for the "dress rehearsal", a kind of virtual collective posing session with the "character-objects" (tea, coffee, drawings, books, lamps, etc.); after this advanced development, a transfer on the canvas including a rework with the brush in the presence of the model. These drawings constitute a vast formal repertoire of feminine attitudes, delicately emphasized by a richness of effects of light, shadow and volume, which recalls her affinities with the masters of the Renaissance.

 

Her illusionist and narration-less painting merges with reality and frees itself from it. The extremely meticulous description of bodies and materials serves a personal mythology, embodied by her models. Understudies of the artist but also of the characters that Van Hove admires in Egyptian and ancient Greek statuary as well as in the masterpieces of painting, these young women solemnize the small daily gestures to ward off anguish. They transfigure reality, deliberately reduced to the closed interior of her studio or garden, in a harmoniously suspended time: a parenthesis of calm without luxury nor voluptuousness, slightly disturbed by a few still lifes of flowers, simple pleasures, sentimental objects or old editions of novels that highlight this fragile balance. In this trompe-l'oeil interval, between indolence and sophistication, daydream and half-consciousness, Van Hove gives form and face to allegorical beauty, both familiar and elusive: "The more I try to grasp or to capture beauty, the more its mystery escapes me. But that neither surprises me nor despairs me any longer, for I have been seized by a passion for this very pursuit. No matter how vain it may sometimes appear to me, it has become my life". Her enchanting fascination for the innate grace of women reveals, according to the words of Belgian writer Jacques De Decker, "a conservatory of epiphanies". This pagan praise of the body, this choreographic language of gestures crystallize the quintessence and the unchanged of femininity.

 

Born in 1942, Francine Van Hove lives and works in Paris. After having prepared in the 1960s the art teaching certification and briefly worked as a teacher, she decided to devote herself only to painting. Regularly showed in Europe and North America, her work is part of many private collections. 

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Vernissage/Opening:

Mercredi 13 septembre I 18h - 21h

 

Horaires/Hours :

Mardi - Samedi I 11h - 19h

 

Localisation/Location :

16 rue Guénégaud 75006 Paris